
Une maison passive positive au sommet du Bambesch
"Projet en phase d’exécution"

Un défi architectural majeur
Construire une maison sur une colline escarpée présente des défis significatifs, et cette maison unifamiliale, perchée au sommet du bois de Bambesch à Luxembourg, n'y fait pas exception. La contrainte principale réside dans l'orientation du terrain : bien que la façade sud bénéficie d'une exposition idéale à la lumière naturelle, la parcelle elle-même s'incline vers le nord, privant l'arrière de la maison et son jardin d'un ensoleillement direct.
L'entrée, située côté rue au sud, capte la lumière et la chaleur solaire, mais offre des perspectives visuelles limitées. En revanche, la vallée s'ouvrant au nord procure une vue imprenable, mais demeure en grande partie ombragée, surtout en hiver, lorsque le soleil, bas sur l'horizon, peine à franchir la crête de la colline. De plus, des réglementations urbanistiques strictes imposent d'importants retraits par rapport aux limites du terrain, restreignant davantage la surface constructible et dictant un agencement vertical. Il a donc été nécessaire de redoubler d'ingéniosité pour optimiser chaque mètre carré disponible, en tenant compte des contraintes naturelles et administratives.
Une stratégie architecturale ingénieuse
Face à ces contraintes, le projet adopte une approche audacieuse : exploiter la lumière du sud pour éclairer et réchauffer les espaces situés au nord. Cette solution repose sur un jeu de demi-niveaux et une cage d'escalier pensée comme un puits de lumière, jouant le rôle de serre thermique
La façade sud, en gradins, maximise les surfaces exposées au soleil et offre des terrasses ouvertes, favorisant des espaces de vie extérieurs agréables tout au long de l'année. Ces terrasses agissent comme des plateformes intermédiaires entre l'intérieur et l'extérieur, permettant une interaction fluide avec l'environnement naturel. À l’opposé, un mur-rideau à double hauteur, situé à l’angle nord-est, capte et redirige la lumière vers l’arrière de la maison. Ainsi, les rayons solaires traversent la structure et illuminent le jardin, malgré son positionnement en contrebas. De cette manière, même les espaces habituellement désavantageux en termes d'ensoleillement bénéficient d'un apport lumineux stratégique, renforçant la sensation d'espace et de bien-être.
Une maison autosuffisante et durable
Outre la gestion optimisée de la lumière, la maison intègre de nombreuses solutions passives et technologies durables, s'inscrivant ainsi dans une démarche écologique et résiliente :
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Apports solaires maîtrisés : de larges baies vitrées permettent un chauffage naturel en hiver, tandis que des protections solaires innovantes (stores relevables, auvents à lamelles fixes, store PANOVISTA de RENSON) préviennent la surchauffe estivale. Les vitrages sont également traités pour optimiser la transmission thermique et réduire les déperditions énergétiques.
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Toitures végétalisées : ces dernières régulent l'humidité et la température, avec un système d’arrosage goutte-à-goutte alimenté par une citerne d’eau pluviale, qui sert également aux sanitaires et au nettoyage. Cette stratégie réduit la consommation d'eau potable tout en maintenant une fraîcheur naturelle sur le toit en période estivale.
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Énergies renouvelables : géothermie et panneaux photovoltaïques couplés à un plancher chauffant assurent une autonomie énergétique. Une pompe à chaleur et un système de ventilation à récupération de chaleur optimisent encore les performances thermiques, garantissant un confort optimal toute l'année.
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Matériaux écologiques : la façade est réalisée en blocs de chanvre et chaux de 36 cm, enduite à la chaux, garantissant une excellente isolation et une empreinte carbone réduite. Ce choix matériau favorise une régulation hygrométrique naturelle, améliorant ainsi la qualité de l'air intérieur.
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Domotique intelligente : une gestion automatisée de l’énergie, intégrant une station météo, permet d’optimiser la consommation et d’injecter l’excédent de production dans le réseau. Le système domotique ajuste automatiquement le chauffage, la ventilation et l’éclairage en fonction des conditions climatiques et des besoins des habitants.
Transformer une contrainte en opportunité
Loin de se limiter à une adaptation passive aux contraintes du site, cette maison en fait une force. Grâce à une conception réfléchie, elle réussit à capter et redistribuer la lumière et la chaleur du sud, offrant un cadre de vie lumineux et confortable, tout en contribuant activement à la transition énergétique. Ce projet démontre ainsi que l’architecture peut, par l’innovation et l’intelligence des volumes, transformer un terrain difficile en un véritable atout. La maison ne se contente pas de répondre aux exigences énergétiques actuelles, elle anticipe également les défis climatiques futurs, offrant un modèle de construction adapté aux enjeux environnementaux et sociétaux du XXIe siècle.





Maison Passive Positive
- Beggen -
Qu’est-ce qu’un bâtiment à énergie positive ?
Un bâtiment à énergie positive, ou BEPOS, se caractérise par un bilan énergétique favorable : il génère davantage d’énergie (qu’elle soit thermique ou électrique) qu’il n’en utilise. Cette performance repose à la fois sur des choix humains, comme une conception réfléchie, et sur l’intégration de technologies avancées.
Pour réduire ses besoins énergétiques, un tel bâtiment s’appuie souvent sur une conception bioclimatique, qui tire parti des conditions naturelles, ainsi que sur des équipements à haute efficacité, tant pour le chauffage que pour l’électricité.
Le calcul de ce bilan énergétique s’effectue généralement sur une année, sans prendre en considération l’énergie grise, c’est-à-dire celle mobilisée pour la construction du bâtiment et la fabrication de ses matériaux.
Pour atteindre ce niveau d’excellence, un bâtiment doit d’abord être économe en énergie, comme c’est le cas d’une construction passive.
À partir de là, l’ajout d’un système de production d’énergie sur place, tel que des panneaux solaires ou une installation thermique, permet de transformer le bâtiment en producteur net d’énergie, avec un surplus par rapport à ses besoins.
Ce surplus peut ensuite être stocké pour une utilisation future ou injecté dans le réseau électrique, offrant ainsi une opportunité de revente.